« Leadership, selon Guanand (2013), est la capacité d’une personne à influencer et à fédérer un groupe; pour atteindre un but commun; dans une relation de confiance mutuelle et pour une durée limitée ».

Coutard

Coutard parle de la fin de la dictature, l’exécution du génie. En Hayti, la troisième voie proposée jadis par le docteur Sauveur Pierre-Etienne et aujourd’hui par le docteur Réginald Boulos

mobilise deux types de leadership, transformationnel et charismatique, dont ce dernier ne détient aucun. « L’homme qu’il faut à la place qu’il faut » rappelle déjà feu Mohamed Sekou Touré de la Guinée.

            Le leadership transformationnel est défendu par plusieurs tenants dont James Burns qui pose comme hypothèse que les gens suivent une personne qui les inspire et qui leur donne une vision claire et incontestable. Il cherche à élever le niveau de motivation et de moralité dans les organisations en faisant appel à des besoins intrinsèques de long terme et moins à une demande extrinsèque de court terme. Naturellement, M. Boulos a une claire vision incontestable et incontestée. Mais est-il le leader dont Hayti a grand besoin aujourd’hui?

Quant au leadership charismatique, il est un agent de changement radical, plutôt que le gardien du statu quo. Encore une fois, M. Boulos qui exige ce changement radical, la fin du statu quo ante, comment  trouvera-t-il des disciples qui s’engagent dans une dévotion absolue vis-à-vis de lui. Zec Actu nous enseigne que : « Dans une société lorsque l’oligarchie économique prend aussi le contrôle du pouvoir politique, la seule option plausible est la révolution populaire…sinon le peuple fondra comme neige au soleil ».

M Oriol Théodore, membre de la Fusion des Sociaux-Démocrates, historiquement constate que « l’union des noirs et des mulâtres nous a amenés à l’épopée du 1er Janvier 1804 mais l’éveil national manifesté par le peuple haïtien le 17 Octobre 2018 montre clairement l’autodestruction du Pétionisme en Haïti. Par analyse comparative le projet de l’empereur Dessalines nous réfère à l’unité nationale, à l’intégrité nationale, à la souveraineté nationale, à la justice sociale et à la production de la richesse nationale. » Qui a peur de la Constitution impériale de 1805 ? Et pourquoi ?

 L’humano-socialiste et homme d’État français Jean Jaurès eut à dire: « Ce n’est pas seulement par la force des choses que s’accomplira la révolution sociale, c’est par la force des hommes, par l’énergie des consciences et des volontés ». Est-ce les émeutes déstabilisants et choquants des 6, 7 et 8 qui ont forcé ce revirement de l’entrepreneur économique Réginald Boulos où une prise de conscience sociale et humaine animée d’une volonté manifeste d’aider la mère-patrie à l’éradication du système d’apartheid économique et politique établi depuis l’assassinat du père fondateur de la patrie Jean-Jacques Dessalines par les mulâtres créoles et les nouveaux libres en 1806, renforcé par les levantins pendant l’occupation américaine de 1915 et institutionnalisé par les deux groupes de larrons suscités à travers la Constitution de 1987 au détriment des bossales et de leurs descendants. Le macoute Serge Beaulieu n’avait-il pas raison d’insinuer qu’il y a un complot permanent contre Hayti depuis sa naissance ?

Winston Churchill, Premier ministre britannique se distançant de la misère abjecte provoquée par certains charognards et de la richesse inhumainement acquise par une minorité « zwit, zwit » dont fait parti M Boulos, confirme que : « La qualité du capitalisme c’est qu’il repartit inégalement la richesse. La qualité du socialisme c’est qu’il repartit également la misère ». Quant à l’actrice américaine Jodie Foster, se referait-elle aux nantis d’Hayti lorsqu’elle déclarait, « On n’attaque pas les riches par jalousie mais par légitime défense. L’accaparement de la richesse est la cause de la pauvreté. Les riches ne sont pas seulement indifférents à la pauvreté; ils la créent et la maintiennent ».

De nos jours, Hayti, s’il est à l’aube de sa révolution économique, sociale, politique, culturelle, historique et humaine ne devra-t-il pas choisir ni le capitalisme ni le socialisme ou ni « la violence lavalassienne » ni « la gabegie tète kale » affirme sur un ton ferme l’entrepreneur politique Réginald Boulos qui propose plutôt une « troisième voie » en soulignant que « les Haytiens doivent se réveiller et se faire maitre de leur destin ». Dr. Boulos a-t-il finalement reconnu et admis qu’une frange des levantins et des mulâtres créoles complotaient avec la communauté internationale (Washington et Paris) jointe à la classe politique de toutes tendances pour étouffer les bossales et leurs descendants ?

La troisième voie selon le docteur Boulos qui est fier d’être un levantin devrait être celle de tous les Haytiens aimant la mère-patrie, descendants bossales et mulâtres créoles y compris les descendants des levantins qui sont arrivés en Hayti vers la fin du 19e siècle et qui ont développé un sentiment d’appartenance et un amour inconditionnel pour la mère de toutes les terres, Hayti. Cette troisième voie, selon Réginald Boulos, sera une « Hayti prospère et moderne, un arc-en-ciel d’harmonie dans la diversité où personne n’est exclue, où la loi est une pour tous, où la corruption est combattue sévèrement, où la compétence est respectée et exigée, où la mendicité est bonne comme mode de vie, où nos rues sont propres, où nos écoles et hôpitaux sont bien équipés et disposent de personnes bien formées et efficaces. » Quel haytien authentique désireux d’un avenir prometteur ferait obstacle à un tel projet !

Le docteur Boulos, un conspirateur du silence et un faiseur de présidents depuis des lustres, rejette aussi deux des multiples maux qui bloquent le décollage socioéconomique de la première République nègre du monde. Il s’époumone en prônant : « Le rejet de la violence et du statu quo et la construction urgente mais méthodique d’une 3e voie capable de rassembler le petit reste ». « Il n’y a pas de société sans violence, rétorque le politicien Pierre-André Lifaite Clersaint après avoir écouté M Boulos sur RG80 à Port-de-Paix. Il dénonce l’exclusion des lavalassiens qualifiés nommément d’incitateurs à la violence et les « Tèt kaléistes » gaspilleurs de biens, de deniers publics. Assassins ou voleurs, ils sont tous des Haytiens et non condamnés à des peines afflictives et infamantes, ils ont tous droit dans la fondation d’une nouvelle nation sauf qu’ils ne pourront peut-être pas briguer des postes électifs ou servir dans des postes nominatifs parce que de 1990 à nos jours, tout le monde connait ceux et celles qui ont commis des crimes de sang et financiers dans le pays.

« L’Hayti que nous voulons construire aussi, déclare M Boulos, ne sera plus une Hayti d’ONG ou d’œuvres charitables mais une Hayti de prospérité grâce au rude labeur de ses filles et fils, de l’exploitation méthodique rationnelle et supervisée de nos ressources naturelles et minières. » Pourquoi M Boulos et Co. n’avaient-ils pas pensé à cette troisième voie lorsque Dany Laferriere en 2012 écrivait que : « L’élite haytienne est comme un voyageur en première classe qui ne se soucie pas de la présence d’une bombe en classe économique ». Une très bonne proposition mais un mauvais messager dirait feu Maurepas Auguste qui croyait que : « Ceux qui aiment profondément leur patrie ne construisent pas pour eux-mêmes, mais pour elle… ».

De quoi a donc peur aujourd’hui M Boulos? A-t-il lu ou médité sérieusement sur cette question pertinente du frère virtuel Hervé Fanini-Lemoine : « De la dictature à la démocratie, où en sommes-nous ?» Question répondue en ces termes par Joseph Vivens Day : « Aux abords d’une catastrophe politique, d’un cauchemar humanitaire et d’une décadence socioéconomique. Le tout gravite lentement autour d’un affreux précipice semblable à un trou noir prêt à tout avaler vainqueurs et vaincus ! » Le Dr Boulos n’a-t-il pas participé à tout ça ? L’économiste Kesner Pharel, Président Directeur Général de Groupe Croissance sème la panique dans le camp de ceux que le PM lavalas Yvon Nepturne disait qu’il faut « désinfecter » depuis, « Tant que les inégalités sociales s’approfondissant des émeutes comme celles des vendredi 6, samedi 7 et dimanche 8 juillet 2018 risquent de se reproduire dans le pays »

Des dirigeants, depuis l’ère post-Duvalierenne, qui sont des chevaux de Troie de l’impérialisme occidental ou des valets de plus dénués de vergogne de l’oligarchie mercantile sont placés au palais national et au parlement par cette classe sociale pour obtenir des privilèges et des franchises douanières. Comment se fait-il que M Boulos  arrive à obtenir des prêts de l’ONA jusqu’à 700 millions de gourdes alors que des entrepreneurs nègres ne peuvent pas ? 10% de mulâtres créoles et de levantins détiennent plus de 80% des richesses et représentent  l’élite économique du pays. Et ceux dont les pères sont en Afrique n’auront-ils donc rien ? », dénonça justement papa Dessalines qui s’est fait tuer pour avoir préconisé un partage équitable des richesses nationales,  l’harmonisation des nègres et mulâtres et des masses.

Le Dr Boulos, pourtant, n’est pas à son coup d’essai. L’opinion publique retient qu’il était le cerveau derrière le dialogue d’El Rancho en 2014 qui renvoya Laurent S. Lamothe de la Primature pour le remplacer par M Evans Paul qui était lui aussi membre de cette dite commission. Il a fait aussi une sortie abracadabrante lors de la formation du gouvernement de Jean Henry Céant qui, selon certains analystes politiques de la place, serait aussi son œuvre. « Il est temps, dit-il, d’arrêter cette politique du parlement de négocier tous les postes d’un cabinet ministériel. Ce n’est plus alors une équipe de techniciens compétents, capables d’apporter des solutions aux cuisants problèmes de la faim, de la misère et le chômage. Assez c’est assez !!! » L’entrepreneur politique et économique a raison sur cette institution parlementaire, en particulier le Sénat, dont le gros du peuple requiert son élimination illico mais pourquoi une telle parodie de sa part à ce moment précis de notre histoire alors qu’il en profitait depuis plusieurs décades de la politique destructive conduite par ses coutiers politiques placés au palais et à la primature.

La jeunesse haytienne consciente et révoltée, génération haytienne montante motivée et éveillée et la diaspora haytienne immunisante et désespérée  reconnaissent qu’Hayti, de nos jours, via l’exécutif jovenelien est « un bateau qui prend de l’eau et qui n’a ni capitaine ni gouvernail » (JC Roy, 2018) Le sénateur Jean Marie Junior Salomon qui identifie le mal incurable du parlement a déclaré l’année dernière que : « J’admets que le pays est dominé par une mafia et celle-ci a ses ramifications au parlement et que cette mafia doit être combattue ». Le journaliste et l’ancien candidat à la présidence  Clarence Renois, de son côté,  croit que nos dirigeants détestent Hayti. Il pense que : « Nous avançons dans le vide sans balise, sans direction, avec aux commandes du pays des décérébrés aveugles et des sourds. Des handicapés sans vision et sans cœur. Ils n’ont pas Hayti à l’âme ».

Le panafricaniste Kemi Seba, qui estime que les relations diplomatiques avec l’Occident sont des relations entre maitres et esclaves, soutient que : « c’est difficile de libérer un esclave qui ne veut pas quitter son maitre ». Frederick Thomas  qui ne ménage pas ses propos sur  la corruption et l’impunité qui rongent et gangrènent Hayti conclut que « L’élection de Jovenel Moise est une catastrophe pour Hayti…Comment expliquer, dit-il, qu’un homme d’affaire impliqué dans le blanchiment d’argent  soit élu dès le premier tour…par 10% de la population ». On doit freiner l’ambition égoïste de M Boulos dan ses coquilles qui ne vise pas vraiment l’intérêt national mais un autre coup politique manigancé par « ce coquin, requin et faquin » pour qu’il continue de contrôler le levier politique et économique du pays.

Le Novateur

Numéro 326

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