La police nationale d’Haïti (PNH) assure la sécurité publique, la police judiciaire et le maintien de l’ordre sur l’ensemble du territoire de la République d’Haïti. Cette force de police civile emploie depuis sa création plus de 16 000 policiers assermentés. La PNH est placée sous les ordres d’un Directeur Général.

Depuis 2005, le DG de la PNH Mario Andrésol, l’homme lige de Washington, annonçait déjà qu’à l’intérieur de ce corps de la police nationale : «Beaucoup de policiers sont impliqués dans des actes de kidnapping, d’escroquerie et dans le trafic d’armes illégales. D’autres ne font que marchander leurs services à la population ». Seulement dix ans après la démobilisation des FADH (bras droit armé de l’Amérique étoilée en Hayti depuis 1916) mais erreur fatale de l’ancien prêtre catholique Jean-Bertrand Aristide doté d’une culture revancharde qui n’a appris à pardonner ses semblables. Quelle tragédie !
De 1957 à 2021, « l’insécurité et la criminalité ont épousé plusieurs visages. Elles étaient essentiellement politiques » sous la dictature des Duvalier et au cours des gouvernements militaires. « C’était une violence d’État » par les militaires et par les groupements paramilitaires après le deuxième coup d’État sanglant contre le premier élu imposé par les masses en 1990, Jean Bertrand Aristide.

« La criminalité et l’insécurité ont connu une évolution en dents de scie » après le second coup d’État contre Aristide qui réclamait à cor et à cri la réparation et la restitution de la double dette de l’indépendance en 2003.L’avertissement du président Préval était très ferme et clair entre 2006-2011 : « vous remettez les armes ou vous mourrez ». Mais tout a refait surface avec l’avènement de Joseph Michel Martelly.

Depuis l’arrivée du président Jovenel Moise en 2018 surtout après les événements des 6, 7, 8 juillet, Hayti, selon le journal www.ledevoir.com, fait face à la guérilla des gangs armés. « L’assassinat du président Moïse a conforté cette hypothèse » atteste ledit journal. On parle plutôt du terrorisme lequel, selon www.larousse.fr, est un ensemble d’actes de violence (attentats, prises d’otages, etc.) commis par une organisation ou un individu pour créer un climat d’insécurité, pour exercer un chantage sur un gouvernement, pour satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays, d’un système ».

Le quotidien montréalais ajoute que « « le spécialiste Noël Pons fait ressortir toute la complexité de définir l’économie criminelle à la base de la violence et de l’insécurité, en particulier du kidnapping. Selon lui, l’économie criminelle « est présente, logiquement, sur les marchés interdits : celui de la drogue lui est naturellement échu, celui de la traite des êtres humains est l’une de ses activités de prédilection. Ces deux secteurs constituent à eux seuls une source de profits immenses et rémanents, mais ils évoluent vers l’économie grise. Celui des enlèvements, apanage des bandes rivales, est devenu l’accompagnateur discret de ces deux premières activités dans les pays fortement criminalisés, jusqu’à constituer une véritable industrie pour de nombreux sicaires. »

Le docteur Guichard Doré est plus ou moins authentique pour une fois en déclarant que : « Depuis des années, j’ai dit qu’Hayti est devenue crisogène et criminogène. Le démantèlement des FADH et des services de renseignement a cassé la colonne vertébrale de la société. L’insécurité avec ses cortèges de victimes demande des mesures fortes à la hauteur du danger actuel ». Et, il a raison.
Guérilla ou terrorisme, la PNH est-elle formée pour défaire ces différents types de criminalités englobant tout le terroir et les mettre hors d’état de nuire. La réponse est carrément non. Toutefois, elle s’organise tant bien que mal et avec les moyens du bord pour contrecarrer ces malfrats qui terrorise la population. Ne serait-ce pas le devoir de tout citoyen responsable de remercier la PNH ? Merci mes frères et sœurs de la PNH tout en espérant voir un jour des militaires haytiens de partout venir contribuer militairement à faire sortir la mère-patrie, Hayti, de ce gouffre infernal.

Francisque Jean-Charles,

Le Novateur#415, 19 août 2022

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