Les États-Unis d’Amérique s’érigent en super puissance gendarme du monde depuis l’historique accord de Yalta. Se faisant l’apôtre du nouvel ordre mondial en vigueur, ils imposent l’état de droit comme le meilleur régime politique aux peuples des pays du Tiers-Monde croupissant dans l’ornière du sous-développement. Pourtant, l’ennemi mortel de notre République, l’Amérique étoilée, a subtilement supporté la dictature totalitaire des Duvalier pendant plus de 29 ans. Face à la manifestation de la volonté du peuple haytien de s’en débarrasser, les États-Unis imposent leur démocratie en faisant voter par voie référendaire en 1987 une constitution considérée par plus d’un comme « une source d’instabilité » en Hayti. Inadaptée pour d’autres au vécu haytien.

 

Montesquieu dans L’Esprit des Lois présente la démocratie comme l’un des meilleurs systèmes de gouvernement. Elle varie d’un pays, d’une région à d’autres comme c’est le cas d’ailleurs des lois qui sont des rapports nécessaires mais qui dérivent de la nature des choses. Les piliers les plus importants de la démocratie occidentale sont la bonne gouvernance, l’égalité des citoyens devant la loi, la liberté d’expression et les élections libres et transparentes. Rien de mauvais en tout ça. Mais, hormis les élections de décembre 1990 où le bon peuple haytien a fait choix du prêtre des bidonvilles pour diriger son destin, c’est toujours la communauté internationale qui nous impose ses hommes de service tels que René Préval (2006), Joseph M. Martelly (2011) et Jovenel Moise (2017).

Ce dont Hayti expérimente à travers la Constitution de 1987 loin d’être une démocratie est plutôt une anocratie – un régime politique qui n’est ni une démocratie, ni une oligarchie, ni une autocratie, étant souvent sujet à l’instabilité politique. « Une anocratie sur deux subit, en effet, un changement de régime majeur moins de cinq ans après avoir été instituée», selon www.wikipedia.org, ajoutant que « le gouvernement en tant qu’entité existe bel et bien mais que la gouvernance est absente ».

C’est de cette salopriture qu’il s’agit depuis le 30 septembre 1991 quand, par un coup d’état sanglant contre le président Jean Bertrand Aristide, les Michel François, Raoul Cédras sous le diktat de leur patron, le département d’État américain, ont sonné le glas d’une vraie expérience démocratique en Hayti. 32 années de turpitudes et de turbulences politiques qui conduisent désormais la mère-patrie, Hayti, au chaos dans lequel un peuple mélangé d’Africains bossales et de mulâtres créoles après la conquête de la liberté anticolonialiste, antiesclavagiste et antiraciste du début du 19e siècle. Pourquoi après l’expérience de l’empire de Dessalines, la monarchie de Christophe, le peuple a-t-il accepté, sans rougir, l’imposition d’un régime politique – une démocratie de surcroit, par les États-Unis, qui ont tout fait pendant deux cent ans pour anéantir la mère-patrie, Hayti ?

Le docteur Jean Fils-Aimé affirme avec convenance que : « Le pouvoir politique s’exerce toujours à travers la spiritualité indigène » justifiant avec véracité que cette démocratie exportée a fait plus de torts que du bien au pays. Trois entités criminelles de lèse-majesté – La communauté internationale raciste, xénophobe, protectrice et défenseure du statu quo, la mafieuse oligarchie syro-libanaise et juive cupide et antinationale et surtout la classe politique traditionnelle, scélérate, inutile, déblatérée et polylithique, s’entendent comme des larrons en foire, depuis des lustres, pour effacer l’âme haytienne et d’annihiler toute velléité de redonner à la mère-patrie, Hayti, l’image digne de ses ancêtres et de ses égrégores.

Si la dictature fait de nos dirigeants des nationalistes de surcroit, la démocratie fait d’eux des antinationalistes, des haineux de leur patrie où tout se fait au profit des pays tuteurs et au détriment de la nation de Papa Dessalines. Hayti, la mère-patrie vit depuis l’implantation de cette démocratie de façade – modèle imposé qui n’est pas en adéquation avec la spiritualité et la culture des afro-descendants. Pierre Rabhi n’avait-il pas raison de dire : « Nous ne vivons pas, nous sommes conditionnés, endoctrinés, manipulés, pour n’être que des serviteurs d’un système. Sortons, donc, de cette expérimentation destructrice.

Pour se faire, le docteur Jean Fils-Aiméé conseille de consulter la population sur le design politique à adopter à travers une conférence souveraine nationale longtemps prônée par le feu médecin-politicien Tunerb Delpé. Étant descendant des Pharaons de l’Égypte antique, j’opte pour le régime politique, la Monarchie élective – un type de monarchie où le monarque accède au trône par une élection et non de façon héréditaire. La Monarchie élective une fois acceptée par la population, on la divisera en dix (10) grands Royaumes Régionaux. À travers de véritables élections libres, justes et régionales organisées chaque décade.

On élira un (e) Monarque ou un (e) Roi/Reine pour diriger la monarchie et 10 Rois régionaux pour les royaumes qui auront chacun son autonomie. Pour une toute première fois, on adoptera 10 Parlements Régionaux monocaméraux avec un député par commune, soit 41 pour le Royaume du Nord-Ouest (les sections communales éliminées) qui sera lui aussi le maire de sa commune. Les fonctions de Casec, de Délégués de ville, d’Asec sont illico abolis. Trois fois annuellement, une délégation de parlementaires (10-15 par Royaume) séjourneront au Parlement du Royaume de l’Ouest pour voter le Budget National, les traités et les conventions internationales.

Édito#412, Le Novateur, 1 juillet 2022

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.